Un point d'étape sur la mise en place du SPO
Par Aurélie Gerlach - Le 01 février 2012.
“Le service public de l'orientation agit comme un accélérateur de notre offre de service." C'est ce qu'a déclaré Marc Picquette, directeur de l'orientation et de la formation à Pôle emploi, à l'occasion de la table ronde “Mise en œuvre du service public de l'orientation". L'occasion pour les acteurs de l'orientation et du service public de l'emploi d'évaluer les perspectives liées à la mise en place du SPO.
Lequel se décline en deux volets : premièrement, la mise à disposition d'un service dématérialisé via le site internet Orientation pour tous et une plateforme téléphonique, inaugurés tous deux le 6 décembre 2011 ; et deuxièmement, la structuration au niveau local des services d'information et de conseil présentant des critères de qualité, d'égalité de traitement et d'accessibilité, garantis par la
délivrance du label “Orientation pour tous".
Source de synergies
“Nous développons de nouveaux services d'accueil pour nos publics", qui seront en service dès février 2012, a poursuivi Marc Picquette. Parmi ceux-ci, notamment, la mise en place d'un passeport orientation-formation, ainsi que d'autres services de mobilité professionnelle. “À cet égard, le SPO constitue une opportunité supplémentaire. Chaque acteur y aura ses propres champs d'intervention. Ce qui est intéressant, ce sont les synergies qui vont se mettre en place sur les territoires." Il a par ailleurs précisé que, aux termes de la nouvelle convention tripartite qui vient d'être signée entre Pôle emploi, l'Unedic et l'État (L'Inffo n° 804, p. 4), le service public de l'emploi se réorganise autour de trois objectifs : la personnalisation, la rationalisation et la territorialisation. “La mise en place d'un service dématérialisé est un outil, mais ce n'est pas le seul. Il a sa place dans l'ensemble du SPO, mais pas pour tous les publics, et pas tout le temps. Ce service doit être mis en place en complémentarité avec le travail des conseillers."
De son côté, Philippe Daubignard (chef de projet, Onisep), a jugé que l'implication de son organisme dans le SPO “tombait sous le sens" au vu de sa mission historique. Sur son site, l'Onisep réunit des fiches métiers et une base de documentation, et il apparaît donc naturel que l'organisme participe à l'alimentation du site Orientation pour tous. “Il en est de même pour notre rôle en ce qui concerne la plateforme
téléphonique : nous recevrons les appels qui nous sont retransmis par cette voie." Par ailleurs, Philippe Daubignard a souligné que l'Onisep était “très attachée aux aspects locaux" du SPO.
Le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) compte 1 500 structures de proximité. “Les Crij (Centres régionaux d'information jeunesse) sont très impliqués, a expliqué Catherine de Labarre, directrice générale du CIDJ. Nous avons pour mission de former les personnels de nos structures et dans cette optique, affinons nos outils de formation pour les mettre en calage avec les exigences du SPO." Et d'ajouter : “Le métier à évolué. Les publics se déplacent moins, et sont très exigeants sur le niveau d'information. Il faut les aider à ajuster individuellement les informations qu'ils ont trouvées sur internet."
La labellisation “signe fort d'une volonté de travailler ensemble"
“Les Carif-Oref n'ont pas vocation à faire de
l'orientation professionnelle, mais ce sont tout de même des acteurs majeurs en matière de collecte d'information", a déclaré Vincent Merle, président de l'association InterCarif-Oref. “De plus, ces structures sont cofinancées par l'État et les Régions et permettent de mettre autour de la table les partenaires sociaux, les acteurs de l'insertion et de l'éducation." Il a ajouté que les Carif-Oref n'avaient pas non plus vocation à être labellisés, mais a regretté qu'ils “ne se branchent pas directement avec les organismes qui ont vocation à l'être". À ses yeux, “la diversité des structures est une bonne chose. La logique qui doit l'emporter, c'est celle de la diversité des points d'entrée pour les publics". La labellisation n'est donc pas une finalité mais un “signal, démontrant une véritable volonté de travailler ensemble".
Julien Veyrier, directeur de Centre Inffo, organisme pilote du portail Orientation pour tous, a confirmé que le site était en effet alimenté quotidiennement par les Carif-Oref, les branches, le CIDJ et
l'Onisep. “Le portail comprend aujourd'hui 2 700 fiches métiers, un point sur 230 000 actions de formation, et la présentation de 2 600 lieux d'accueil", a-t-il précisé. Ajoutant que sa fréquentation commençait à monter. “Depuis le lancement du site, début
décembre 2011, nous avons eu 140 000 visites, ce qui est significatif pour un portail lancé sans aucune publicité." Centre Inffo va accompagner le lancement d'une prochaine campagne de communication, puis intégrera au portail les sites labellisés pour leur donner de la visibilité.