CGT : “Fusionner les deux contrats ? Le mariage de la carpe et du lapin !"

Paul Desaigues, conseiller de la formation professionnelle à la CGT, n'imagine même pas que l'on puisse suggérer la fusion des contrats d'apprentissage et de professionnalisation, qui, indique-t-il, “sont deux outils qu'il faut conserver si on les utilise loyalement. Fusionner apprentissage et professionnalisation ? Le mariage de la carpe et du lapin !"

"Besoin de main-d'oeuvre pas chère"...

Le problème se pose évidemment de manière différente si “on a besoin de main-d'oeuvre pas chère", précise Paul Desaigues, qui souhaite mettre l'accent sur l'attribution des fonds de formation. Plusieurs affaires aux prud'hommes montrent les dérives d'un dispositif qui peut être détourné de son objet, notamment si la personne n'obtient pas de formation ou des heures de formation insuffisantes. Autre critique de Paul Desaigues : le contrat de professionnalisation est en majorité utilisé pour les jeunes de bac à bac + 2 qui peuvent “enchaîner" ces périodes en vue d'avoir une certification. Mais est-ce vraiment la vocation du contrat de professionnalisation ?

“Quel est l'apport du lien de subordination dans le contrat de professionnalisation ? Il n'y a rien qui légitime un lien de subordination précoce." Enfin, si le conseiller de la formation professionnelle à la CGT précise bien que “les différents mécanismes d'alternance" sont nécessaires et qu'il faut continuer à réfléchir en vue de leur amélioration, il insiste aussi sur le fait qu'ils ne doivent pas être utilisés pour remplacer la mission de l'école ou de l'Université. Et à ceux qui lui opposeraient la nécessité pour les jeunes qui suivent un cycle en vue de l'obtention d'un diplôme de passer par l'alternance au cours de leurs études, Paul Desaigues est prêt à ouvrir la “réflexion sur un mécanisme de l'alternance en fin de cycle.

Mais cela existe déjà avec des stages en entreprise pour terminer la scolarité, avec, évidemment, présomption d'embauche en CDI à l'issue du stage".