Martine
Calderoli
Par Agathe Descamps - Le 16 mai 2011.
Quel processus de mise en place de votre CPRDF (contrat de plan régional de développement des formations professionnelles) avez-vous choisi ?
Lorsque la question de l'élaboration d'un CPRDF a été annoncée par la loi, nous avions déjà entamé cette démarche de concertation, en mettant en œuvre un schéma régional de la formation professionnelle. Nous avions ainsi auditionné six cents personnes et organisé trois réunions sur les besoins des entreprises, les usagers et les prospectives des métiers. J'ai présenté ce schéma régional au vote en assemblée plénière en décembre 2009, car le travail effectué était déjà énorme et qu'il n'y avait donc pas de raison spécifique pour attendre. Pour construire notre CPRDF, nous sommes donc partis de ce schéma et nous avons réfléchi au sein du CCREFP pour réaliser au mieux notre objectif, qui est de permettre à chaque individu de construire et réaliser son projet en cohérence avec ses aspirations personnelles et la réalité régionale.
Quelles en sont les priorités ?
Nous avons travaillé selon deux axes : d'un côté, des objectifs transversaux, qui ont été examinés selon le parcours de chaque individu : l'orientation, l'accès à l'emploi par la formation et la sécurisation des parcours. En parallèle, nous avons travaillé sur les priorités sectorielles. C'est ainsi que, pour l'orientation, nous allons signer une convention sur la gouvernance régionale (État, Région et Rectorat) avec une déclinaison territoriale. Cette convention permettra aussi de généraliser les outils. Concernant l'accès à l'emploi, nous mettons bien évidemment l'accent sur le développement de l'apprentissage, mais aussi, et surtout, sur la dimension transfrontalière. Quand le taux de chômage est de 8,7 % dans notre région et de 3 % en Suisse, c'est qu'il existe des possibilités d'emploi. Ce serait idéal de disposer des données en termes de formation, d'emploi et de compétences. Mais la collecte de ces données transfrontalières est difficile. L'Oref va s'y consacrer. Enfin, pour la sécurisation des parcours professionnels, nous allons continuer à mettre l'accent sur l'illettrisme, car nous comptons 143 000 Alsaciens qui ne bénéficient pas des savoirs de base.
Comment avez-vous associé les partenaires sociaux à l'élaboration du CPRDFP ?
Pour construire notre approche sectorielle, nous avons signé ou sommes en cours de signature de contrats d'objectifs avec quatorze branches représentant vingt métiers et 70 % de la population active de la région. Ces COT sont, en ce moment même, revus avec les branches que je rencontre pour mettre en place des objectifs communs et les décliner en fiches, au sein de notre CPRDF. Ces fiches seront très complètes et comprendront un état des lieux du secteur, les formations initiales et continue possibles, les métiers existants, les sorties sur le marché du travail, et de la prospective. Nous souhaitons que ce CPRDF soit concret, et c'est pour cela que nous nous appuyons sur les COT, qui traduisent la réalité économique de la Région.