Paye-Jeanneney

Inffo Flash : En organisant ces assises nationales en région, vous avez souhaité adresser un message à vos partenaires. Le bilan de ces rencontres répond-il à vos attentes ?

Laurence Paye-Jeanneney : Il est important que l'établissement public, qui propose une offre de formation professionnelle dans le supérieur, aille à la rencontre de ses partenaires en région afin de vérifier que cette offre est en adéquation avec les besoins des personnes qu'il forme. Nous devons être à l'écoute des personnes et à l'écoute des décideurs régionaux et locaux, au plus près du terrain, là où s'élaborent les politiques d'emploi et de formation.

Nous avons organisé six assises en régions, d'autres auront lieu en 2007. Le bilan de ces rencontres est très instructif. Nous avons la chance d'avoir un dispositif qui maille tout le territoire avec 27 centres régionaux et 150 centres d'enseignement et instituts installés dans les villes moyennes.

Les Conseils régionaux, les représentants des entreprises et des organisations professionnelles, les acteurs de l'information, de l'orientation et de l'insertion nous demandent partout de coopérer avec eux pour mettre en œuvre les solutions de formation adaptées aux enjeux locaux : contribution au développement de la compétitivité des entreprises, à l'attractivité des territoires, au perfectionnement des compétences des salariés, professionnalisation des jeunes, maintien dans l'emploi des seniors, sécurisation des parcours, etc.

Un des enseignements des Assises est que nous sommes fortement attendus pour contribuer à sécuriser les parcours. Aujourd'hui, chacun d'entre nous est appelé à exercer plusieurs métiers dans sa vie. Une vie où alternent des périodes d'emploi, de chômage et de formation.

Tous les décideurs et acteurs de l'emploi et de la formation doivent unir leur efforts, travailler ensemble pour permettre à chacun d'anticiper le changement et d'y faire face dans les meilleures conditions.

Inffo Flash : Quelle gamme de services mettez-vous en place pour répondre à ces attentes ?

Laurence Paye-Jeanneney : Le Cnam a mis au point une gamme de services qui lui permet de contribuer avec efficacité à la “bataille de l'emploi". Il veut faire entendre qu'il est disponible pour participer à la recherche de solutions au niveau régional et local. Nous avons une offre de formation professionnelle modulaire, qui permet de bâtir des parcours personnalisés dans quelques 350 métiers. Nous proposons un conseil individuel à l'orientation. Nous savons mobiliser les outils de la VAE, le bilan de compétences, etc. Nous développons fortement l'apprentissage et les contrats de professionnalisation. Nous maîtrisons les outils les plus modernes de la formation ouverte et à distance.

De plus en plus, nous devons être capables de proposer des prestations sur mesure, de conseil-ingénierie et de formation aux entreprises et aux collectivités territoriales pour accompagner leurs politiques de GPEC.

Inffo Flash : Le Cnam a pu être appelé la “vieille maison". C'est cette image que vous voulez changer ?

Laurence Paye-Jeanneney : Le Cnam a été créé il y a deux siècles, mais il est formidablement moderne, constamment en train d'anticiper, d'innover, de chercher à s'améliorer, etc.
C'est dans cet esprit que nous venons de mettre en place avec Sciences po, des entreprises partenaires et une organisation étudiante un dispositif d'insertion professionnelle pour apporter un complément de formation à des jeunes diplômés en lettres ou sciences humaines qui cherchent un emploi. L'entreprise définit le profil du poste à pourvoir. Dans le cadre d'un contrat de professionnalisation, le Cnam et Sciences po apportent le complément de formation nécessaire pour occuper le poste.

Nous entendons mobiliser toutes nos forces pour apporter à chacun les moyens d'anticiper le changement, de s'adapter et de réussir son parcours.

Propos recueillis par Knock Billy