29 % des employeurs ne trouvent pas les compétences dont ils ont besoin

Par - Le 12 juin 2015.

En France, 29% des employeurs déclarent avoir des difficultés à trouver les compétences qu'ils recherchent. En 2014, ils n'étaient que 21 %, soit une hausse de 40 %. Si cette situation peut sembler paradoxale alors que le chômage continue d'augmenter, c'est pourtant l'un des constats faits par le groupe d'emploi intérimaire, Manpower Group, dans sa 10ème édition étude Pénurie de Talents. Au niveau mondial, 38 % des chefs d'entreprises sont confrontés à cette situation, soit le niveau le plus élevé depuis sept ans. En Europe, c'est en Allemagne qu'elle est le plus prononcée : 46 des employeurs ne trouvent pas les compétences appropriées à leurs besoins.

En France, c'est dans les métiers manuels que la pénurie se fait plus ressentir. En effet, pour la neuvième année consécutive, les postes d'artisans et ouvriers qualifiés, et de chauffeurs arrivent en tête. Dans un contexte national où la question de l'apprentissage est au cœur des débats, « cette étude et notre travail sur le terrain nous démontrent au quotidien qu'il est possible de résoudre en grande partie le problème en développant l'ingénierie des formations. La qualification ne s'affirme pas que dans le diplôme ! Aujourd'hui, beaucoup de postes non pourvus ne nécessitent pas des compétences si qualifiées que cela... À nous de relever le défi en développant des formations courtes et individualisées mais surtout qui reposent sur les besoins réels et exprimés par les entreprises », explique Alain Roumilhac, président de Manpower Group, dans un communiqué de presse.

Selon l'étude, si les grandes entreprises sont « les plus concernées » par la pénurie de compétences, les PME en sont « les plus affectées » : 28 % des entreprises de moins de 10 salariés ont concernées, 34 % des 10-49 salariés, 39 % des 50-249 salariés et 43 % des plus de 250 salariés. Selon le président de Manpower Group, « l'impact sur le business est proportionnellement plus fort pour les petites entreprises, qui sont plus nombreuses à estimer que cela altère leur compétitivité. Leur sensibilité au sujet est donc plus grande ».

Face à cette situation, seuls 59 % chefs d'entreprises déclarent mettre des stratégies RH en œuvre pour y remédier : recours à des moyens de recrutement peu traditionnels, identification de profils atypiques et développement des compétences internes. « Dans un environnement qui se complexifie, il faut faire preuve de créativité pour palier au mieux les conséquences de cette pénurie de talents. Les enjeux RH deviennent cruciaux et imposent l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies RH, au service de la croissance de l'entreprise », soutient Alain Roumilhac.