31 % des diplômés du niveau V sont au chômage trois ans après l'obtention de leur diplôme

Par - Le 22 mai 2015.

Les jeunes issus de l'enseignement professionnel rencontrent de plus en plus de difficultés à s'insérer dans le marché du travail. C'est ce que révèle une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications[ 1 ]Bref du Céreq n° 335, mai 2015. publiée en mai faisant état d'une enquête 2013 sur la génération 2010 des diplômés.

24 % des jeunes sont au chômage trois ans après leur entrée dans la vie active. « À terme, la pertinence du niveau V pourrait ainsi être mise en question. » Si la part des apprentis au niveau V a augmenté depuis 2004, passant de 31 % à 46 % en 2010, les indicateurs affichent un phénomène massif de dégradation de l'accès à l'emploi dans tous les secteurs. La crise, subie plus violemment par les BEP et les CAP, n'a pas non plus épargné les bacheliers professionnels ou technologiques.

Dans le détail, les diplômés du niveau V sont 31 % à être sans emploi trois ans après l'obtention de leur CAP ou BEP, contre 17 % pour les jeunes sortis de l'école en 2004. Un taux plus élevé que les niveaux IV, 20 % des jeunes de la génération 2010 étant au chômage (13 % en 2004). Le revenu mensuel net médian est lui aussi en baisse pour les jeunes ayant un emploi. De 1320 euros pour la génération 2004 pour les niveaux IV et V, il atteint 1270 euros pour les niveaux V en 2013 et 1300 pour les niveaux IV.

Aucun secteur n'est épargné. « Cela au point d'affecter jusqu'aux spécialités qui offraient plutôt de bonnes conditions d'insertion dans les périodes précédentes, comme celles touchant à la mécanique (niveau V) ou à l'électricité (niveau IV) qui voient leurs taux de chômage exploser entre 2007 et 2013. Les spécialités déjà en difficulté auparavant, comme le secrétariat bureautique, connaissent pour leur part un accroissement continu de leur taux de chômage. » Les chercheurs du Céreq observent deux tendances concomitantes.

Dans un premier temps, une dégradation de l'insertion pour les niveaux IV et V dans les secteurs tertiaires est à observer. Cela au profit des jeunes plus qualifiés (notamment de niveau III). Exemple frappant dans l'accueil, l'hôtellerie et le tourisme qui voit le taux de chômage de ses diplômés de CAP-BEP grimper de 13 % à 40 % entre 2007 et 2013, soit un écart de 27 points.

D'autre part, la crise dans le secteur industriel a accéléré la dégradation de l'insertion des jeunes dans la production. Dans la spécialité de la formation bâtiment, 29 % des jeunes se retrouvent au chômage quand ils sont diplômés du niveau V (11 % pour la génération 2004).

Notes   [ + ]

1. Bref du Céreq n° 335, mai 2015.