Industrie textile-machine à coudre
La filière « textiles mode cuirs » se dote d'outils numériques pour mieux gérer les compétences
L'engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) mené par la filière « textiles mode cuirs » autour du numérique entre 2016-2019 s'est concrétisé par une dizaine d'actions sur le terrain. Deux outils innovants de gestion des compétences ont été créés dans ce cadre.
Par Estelle Durand - Le 15 octobre 2019.
Porté par Opcalia, l'engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) signé avec l'État par la filière « textiles mode cuirs » pour la période 2016-2019 était, pour les huit branches professionnelles impliquées, le premier accord de ce type entièrement consacré à la transformation numérique. Diagnostic de la maturité numérique des entreprises, formation-action à la conception de matières connectées, appui à la marque employeur ou encore développement d'outils de gestion des compétences, formation en situation de travail : au total dix expérimentations concrètes ayant mobilisé près de 950 entreprises ont été menées sur le terrain pendant deux ans et demi.
Lors du bilan dressé le 9 octobre par les représentants des branches professionnelles et par plusieurs employeurs impliqués, Bruno Lucas, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, s'est félicité « des apports concrets et duplicables » générés par cet Edec. Les entreprises de la filière impliquées dans les expérimentions et innovations ont montré, selon lui, que « la transformation numérique était clairement à la portée des TPE-PME. »
Banques de profils
Parmi les différentes actions menées sur le terrain, deux ont donné naissance à des outils innovants en matière de gestion des compétences. La branche tannerie-mégisserie s'est ainsi mobilisée pour expérimenter un système d'information RH. Cet outil a permis à des petites structures ne disposant pas de responsable des ressources humaines de structurer leur approche : « de remplir plus facilement leurs obligations en matière d'entretien professionnel, par exemple, mais aussi de faire le point sur les compétences dont elles disposent et leurs besoins futurs en formation et en recrutement », illustre Brigitte Mercier, responsable social et formation de la branche.
Ce système d'information s'appuie sur un autre outil développé dans le cadre de l'Edec. Il s'agit d'une banque de profils baptisée « Espace compétences » comprenant « des fiches métiers normées adaptables aux contextes de chaque entreprise », précise Bérangère Sabard, conseillère entreprise au sein d'Opcalia. Pour le cabinet Amnyos, chargé de l'évaluation de l'Edec, ces deux réalisations ont l'intérêt de pouvoir être utilisées par d'autres filières confrontées aux mêmes problématiques de recrutement et de transmission des savoir-faire. « Ces outils permettent d'avoir une vision homogène des compétences au niveau d'une branche et de disposer de données quasiment en temps réel », indique Julien Nègre, chef de projet au sein d'Amnyos.
Perspectives inter-branches
Tout l'enjeu pour la filière sera désormais de pérenniser les expérimentations engagées et de favoriser l'appropriation de ces outils par les employeurs. « La balle est désormais dans le camp des branches professionnelles », indique Xavier Royer, directeur du département « textiles mode cuirs » au sein d'Opcalia. Sept des huit branches impliquées dans l'Edec ont rejoint l'opérateur de compétences inter-industrie (Opco 2i) Ce dernier fait partie des acteurs sélectionnés dans le cadre de l'appel à projets « soutien aux démarches prospectives des branches » dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (Pic). Un projet financé à hauteur de 3,6 millions d'euros, selon Xavier Royer, qui permettra de favoriser les innovations en matière de GPEC sur un périmètre inter-branche plus vaste.
Les chiffres clés de l'Edec numérique « textiles, mode, cuirs »
8 branches professionnelles impliquées : textile, habillement, couture, tannerie-mégisserie, chaussure, maroquinerie, services textiles, pressing-blanchisserie 1 filière composée de 8 000 entreprises (dont 93 % de moins de 50 salariés), 170 000 salariés (dont 70 % d'ouvriers et d'employés) 945 entreprises ont été mobilisées dans le cadre de l'Edec entre 2016 et 2019 10 actions centrées sur 2 priorités : identifier les compétences nécessaires à l'appropriation du numérique, intégrer des outils numériques dans l'ensemble du processus RH de l'entreprise 2 millions d'euros engagés dont 60 % sur des fonds mutualisés via Opcalia et 40 % par l'État |