Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France.
La Région Île-de-France multiplie les actions pour soutenir la formation des jeunes et des demandeurs d'emploi
Extension de l'offre de formation y compris à distance, création de nouveaux campus des métiers et des qualifications, aide à la reprise d'entreprise ou encore financement du permis de conduire font partie des leviers actionnés par la Région Île-de-France pour accélérer l'insertion professionnelle des jeunes et des demandeurs d'emploi.
Par Estelle Durand - Le 09 novembre 2020.
Le Conseil régional d'Île-de-France renforce l'arsenal de mesures qu'il avait présenté en juin dernier pour favoriser l'accès des jeunes et des demandeurs d'emploi au marché du travail. Alors même que les effets de la crise sanitaire sur l'emploi s'intensifient, la Région continue à faire face à des pénuries de main d'œuvre dans certains secteurs. Une situation jugée « très pénalisante » par la présidente de la Région, Valérie Pécresse, d'autant que « de grands projets structurants pour la Région dépendent de notre capacité à former cette main d'œuvre ». BTP, santé, sanitaire et social, numérique, environnement, sécurité… : « il y a des priorités économiques vers lesquelles nous devons aiguiller de manière très proactive les demandeurs d'emploi », souligne la présidente de l'exécutif francilien.
10 000 formations à distance
Comme annoncé en juin, la Région a ouvert 20 000 places de formation supplémentaires dans des métiers en tension et alloue depuis, le 1er septembre, une prime de 1000 euros aux demandeurs d'emploi qui s'orientent vers ces parcours. En complément, Valérie Pécresse a annoncé, jeudi 5 novembre, l'ouverture, à partir de janvier 2021, de 10 000 formations qualifiantes dispensées entièrement à distance. Accessibles aux demandeurs d'emploi, aux personnes en recherche d'emploi y compris aux jeunes et aux bénéficiaires du RSA, ces parcours portent notamment sur les métiers du numérique et de la vente.
Aide au permis de conduire
Dans un autre registre, la Région envisage de déployer à grande échelle son aide au permis de conduire (1 300 euros), un dispositif expérimenté pour le moment dans le Val-d'Oise. « Beaucoup de jeunes en insertion sont freinés dans leur employabilité parce qu'ils n'ont pas le permis de conduire », observe Valérie Pécresse. Jeunes accompagnés par les acteurs de l'insertion ou bénéficiant d'une formation financée par la Région, demandeurs d'emploi de moins de 26 ans résidant dans des quartiers prioritaires de la ville ou des zones rurales : au total 60 000 personnes pourraient à terme bénéficier de cette aide, selon l'élue.
Deux nouveaux Campus des métiers et des qualifications
La Région s'apprête par ailleurs à ouvrir deux nouveaux Campus des métiers et des qualifications afin de bâtir des offres complètes de formation (du CAP au bac+5) dans des secteurs stratégiques. Le premier basé à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne sera consacré aux métiers de la santé et du grand âge avec un prisme sur les métiers du sanitaire et du médico-social, les services à la personne, l'ingénierie et la domotique. Le second situé à Argenteuil dans le Val-d'Oise se focalisera sur les métiers de la sécurité avec une offre de formation pointue : cybersécurité, pilotage de drones ou encore gestion du risque terroriste. Objectif du projet : « proposer des possibilités d'évolution de carrière dans un secteur qui emploie beaucoup de personnel peu qualifié », selon Valérie Pécresse.
Coordination avec la préfecture et Pôle emploi
Pour déployer ses actions en faveur de l'emploi et celles prévues dans le cadre du plan « un jeune, une solution », la Région Île-de-France travaille de concert avec les autres acteurs de l'insertion et de l'emploi. Pôle emploi prévoit ainsi « d'augmenter dans les semaines qui viennent les prescriptions vers des actions de formation financées par la Région », explique son directeur général Jean Bassères. Des campagnes d'information par SMS sont par exemple programmées pour orienter les demandeurs d'emploi et notamment les jeunes vers ces formations. Objectif : atteindre « un rythme d'entrée en formation d'environ 3000 jeunes par semaines jusqu'à la fin de l'année », précise Marc Guillaume, le préfet de la région Île-de-France.
Les services de l'État sont également mobilisés pour inciter les jeunes à s'engager dans l'apprentissage, sachant que selon la préfecture, 9000 places sont actuellement disponibles dans les CFA de la région. Pour ce faire, une centaine d'opérations de mise en relations seront organisées en présentiel ou à distance d'ici à la fin de l'année.