Le gouvernement muscle son plan « un jeune, une solution »
Le plan de soutien à l'emploi et à l'insertion professionnelle des jeunes s'enrichit de nouvelles mesures pour couvrir davantage de situations individuelles. Ces évolutions représentent un coût additionnel de plus de 500 millions d'euros.
Par Estelle Durand - Le 30 novembre 2020.
« Ne laisser aucun jeune sans solution ». Pour tenir cet engagement pris il y a quatre mois, le Premier ministre Jean Castex et la ministre du Travail Élisabeth Borne, ont annoncé jeudi 26 novembre, un renforcement du plan de soutien aux jeunes avec pour objectif de couvrir davantage de situations individuelles. « Nous voulons garantir à chaque jeune qui s'engage dans un parcours vers l'emploi un accompagnement par un conseiller et un soutien financier en fonction de ses besoins », a détaillé la ministre Travail lors de la conférence de presse sur les mesures d'allègement du confinement.
Activer le Pacea pour les jeunes inscrits à l'Apec ou à Pôle emploi
En pratique, les jeunes diplômés suivis par Pôle Emploi ou par l'Apec qui rencontreraient des difficultés financières pourront bénéficier d'une allocation pouvant aller jusqu'à 500 euros par mois en moyenne. Ce soutien financier sera activé par le biais du Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (Pacea). Ce dispositif mobilisé par les Missions locales bénéficiera d'une enveloppe supplémentaire de 140 millions d'euros afin d'accroître le montant de l'allocation et le nombre de bénéficiaires. Selon l'entourage de la ministre, 50 000 jeunes seraient potentiellement concernés par cette mesure.
50 000 entrées supplémentaires en Garantie jeunes
En complément, le ministre du Travail va augmenter le budget alloué à la Garantie jeunes à hauteur de 280 millions d'euros. Cette enveloppe permettra d'accroître le nombre d'entrées dans ce dispositif ou de prolonger la durée des parcours engagés afin de mieux accompagner les bénéficiaires. Les moyens mobilisés correspondent à 50 000 places supplémentaires en Garantie Jeunes, de quoi faire atteindre les 200 000 en deux ans. Un objectif de 150 000 places avait été fixé lors de la présentation du plan « un jeune, une solution » en juillet dernier.
Rémunérer les parcours en amont de la formation
Par ailleurs, le ministère du Travail va étendre le bénéfice de la rémunération de stagiaire de la formation professionnelle à des publics qui jusqu'à présent n'avaient pas forcément droit à une allocation. C'est le cas notamment des jeunes qui sont engagés dans des prépa-apprentissage ou des parcours proposés par les Écoles de la 2ème chance et l'Établissement pour l'insertion dans l'emploi (Epide). Selon la rue de Grenelle, 35 000 jeunes pourraient bénéficier de cette mesure, soit une enveloppe de 90 millions d'euros mobilisée dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences (Pic).
Vers une évolution des dispositifs d'accompagnement
Le déploiement du plan jeunes mobilise les nombreux dispositifs existants en matière d'insertion vers l'emploi. Une offre étoffée qui ne permet pas toujours de répondre de manière optimale à toutes les situations, comme le montrent les dernières mesures annoncées. Conscient des lacunes, le ministère du Travail a engagé, avec les associations qui interviennent auprès des jeunes, des réflexions pour simplifier la palette d'outils et mieux articuler les mesures d'accompagnement et de rémunération. Les ajustements du plan jeunes devraient contribuer à alimenter ces travaux de mise en cohérence.
Le plan « un jeune, une solution » porte ses fruits
|