René Bagorski
Par Nicolas Deguerry - Le 10 septembre 2015.
Avec l'arrivée à sa présidence de René Bagorski en remplacement de Fabrice Gutnik, l'Association française de réflexion et d'échange sur la formation (Afref) se dote d'un spécialiste reconnu de la formation professionnelle (voir notre article).
Après avoir mis ses talents de négociateur au service de la CGT jusqu'en janvier 2009, il quitte alors toute action syndicale pour devenir consultant expert en formation professionnelle avant de rejoindre l'Afpa, en 2013, au poste de directeur du département relations partenariales. Devenu directeur des relations avec les partenaires sociaux en mai 2015, c'est le 23 juin dernier qu'il accède à la présidence de l'Afref. “C'est une association dont je partage les valeurs et pour laquelle j'ai plusieurs fois animé des sessions ces dernières années", nous explique-t-il.
Une Université de l'Afref centrée sur l'innovation pédagogique
Au programme des mois à venir, le déploiement d'une réflexion autour de l'innovation pédagogique qui devrait connaître son point d'orgue en octobre 2016 avec l'organisation d'une Université de l'Afref sur cette thématique. À partir de trois angles – le consommateur, les organismes de formation et les prestataires qui proposent des solutions clés-en-main – il s'agira à la fois “de voir comment ces différents acteurs évoluent et de se demander vers quelle évolution de la formation nous souhaitons aller". Autrement dit, interroger “l'impact de l'innovation pédagogique sur l'ensemble du système et l'ensemble du jeu des acteurs", précise-t-il.
Si la programmation 2016 des matinées de l'Afref n'est à ce jour pas achevée, René Bagorski prévoit déjà d' “aller vers des thématiques qui constitueront l'Université de l'Afref". Pourquoi l'innovation pédagogique ? “Aujourd'hui, la plupart des formations se font en centre de formation et ce sont les centres de formation qui apportent une offre. Demain, avec des produits "tout faits" qui rentreront dans le cadre de référentiels éligibles sur les différents dispositifs, rien n'empêchera un individu d'acheter lui-même son produit et de se former lui-même". Dès lors, derrière la question de l'innovation pédagogique apparaît celle de la “validation" et, in fine, de l'évolution des organismes de formation traditionnels : “l'innovation pédagogique, c'est la colonne vertébrale du système et, derrière, c'est l'ensemble du système qui va être profondément bouleversé", prédit-il. Et d'ajouter : “dans quelle mesure ne sommes-nous pas dans un changement de paradigme avec l'économie collaborative qui viendra se greffer sur la formation, je ne sais pas encore comment mais cela mérite d'être réfléchi..."
Renforcer les partenariats
Au-delà de cet axe de travail, l'Afref entend développer plus encore ses liens avec les entreprises et les acteurs de la formation. “Nous souhaitons être davantage reconnu comme un acteur apporteur d'idées dans le microcosme de la formation, à la fois en étant un vecteur de communication entre ceux qui déterminent les règles et ceux qui émettent des idées, mais aussi, à terme, en ayant quelques idées force portées par l'Afref."
Évoquant un dernier objectif pour sa présidence, René Bagorski souligne la volonté de l'Afref de “travailler davantage en partenariat avec d'autres réseaux". Comment et avec qui, il est encore trop tôt pour le dire...
Un point presse est envisagé à l'issue de la matinée du 15 octobre prochain organisée autour de la certification et animé par René Bagorski [ 1 ]“Compte personnel de formation, modularisation de la formation, bloc de compétences... Quelle fragilisation du système de certification ?".
- Le site de l'Afref : http://fr.afref.org/
Notes
1. | ↑ | “Compte personnel de formation, modularisation de la formation, bloc de compétences... Quelle fragilisation du système de certification ?" |