Nouvelles recommandations européennes sur les enjeux numériques et la mobilité éducative

Le 15 novembre, la Commission européenne a dévoilé la proposition "L'Europe en Mouvement", se focalisant sur la mobilité à des fins d'éducation et de formation. De manière simultanée, le 23 novembre 2023, le Conseil européen a émis des recommandations visant à préparer la population à l'ère numérique. Avec des objectifs communs fixant à 8 % le taux de chômage dans l'Union Européenne en 2030, dont 78 % des 20-64 ans en emploi, ces recommandations s'inscrivent sur la continuité de la déclaration de Porto en 2021 préconisant une Europe « sociale. »

L'ère du numérique

Dans le cadre de la "décennie numérique", l'UE vise à ce que 80 % de la population âgée de 16 à 74 ans possède des compétences numériques de base d'ici à 2030, pour faire face aux défis de la transformation technologique. Dans ce cadre, le Conseil recommande aux États membres de développer des stratégies nationales pour l'éducation et les compétences numériques. Ces stratégies devraient fixer des objectifs nationaux, réviser les objectifs existants et prendre des mesures ciblées pour atteindre les groupes prioritaires. Il souligne particulièrement le renforcement des compétences numériques dès l'enseignement primaire et secondaire, ainsi que la promotion de l'enseignement transversal.

Les recommandations englobent également le renforcement des compétences pour les étudiants de l'enseignement supérieur et la création d'opportunités d'apprentissage à tous les niveaux et dans toutes les disciplines. Les adultes ne sont pas négligés, avec un appel à leur offrir la possibilité d'acquérir des compétences numériques et à remédier à la pénurie de professionnels des technologies de l'information et de la communication.

Vers une éducation et une formation plus mobile

Cette initiative fait partie du train de mesures sur la mobilité, cherchant à la placer au cœur de l'espace européen de l'éducation (EEE). La proposition englobe trois objectifs majeurs d'ici 2030.
Le premier objectif aspire à augmenter à 25 % la proportion de diplômés de l'enseignement supérieur ayant une expérience de mobilité à des fins d'apprentissage, dépassant ainsi l'objectif actuel de 20 %. Le deuxième objectif concerne les apprenants professionnels de l'enseignement et de la formation professionnels, cherchant à augmenter la proportion bénéficiant d'une mobilité de 8 % à 15 % d'ici 2025. Enfin, le troisième objectif vise à ce que 20 % de tous les apprenants en mobilité à l'étranger proviennent de milieux moins favorisés.

La proposition aborde également les obstacles potentiels à la mobilité, proposant des mesures concrètes telles que la sensibilisation, l'amélioration de l'apprentissage des langues, la reconnaissance des acquis d'apprentissage, la transition vers le marché du travail et la mobilité professionnelle. Soulignant l'importance des nouveaux modèles d'apprentissage, tels que l'utilisation croissante des outils numériques et une mobilité plus respectueuse de l'environnement.