Grand débat : la formation et l'apprentissage en artisanat à l'ordre du jour en Grand-Est
Par Bénédicte Weiss - Le 19 février 2019.
La ministre du Travail a assisté le 15 février 2019 à un grand débat sur l'artisanat, dans le Bas-Rhin. La formation des artisans a occupé une large part des échanges.
Bernard Stalter, président du réseau national des chambres de métiers et de l'artisanat, ainsi que de la Chambre de métiers d'Alsace (CMA), l'annonçait le 16 janvier dernier : faire entrer l'artisanat dans le grand débat. C'est dans ce cadre qu'une réunion s'est déroulée vendredi 15 février au siège de la CMA, à Schiltigheim (Bas-Rhin), en présence de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, du haut-commissaire aux compétences et à l'inclusion par l'emploi Jean-Marie Marx et d'une centaine de personnes.
Baisse de niveau des formations
« Avant qu'on parle fiscalité, ce serait bien qu'on parle économie, artisanat et apprentissage », a prévenu Bernard Stalter. Aussi, huit jours après la première « semaine de l'apprentissage dans l'artisanat », le sujet de la formation a occupé une bonne part des deux heures d'échanges.
L'occasion de rappeler certains changements apportés par la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (entrée dans l'apprentissage jusqu'à 30 ans, nouvelles aides aux entreprises, 54 heures de découverte des métiers dans l'enseignement secondaire…) mais aussi, pour les artisans présents, d'alerter la ministre sur une « baisse du niveau à tous les étages » des formations. « Dans la loi, nous responsabilisons les métiers [pour] fixer le référentiel de la partie professionnelle », a estimé en retour Muriel Pénicaud.
Élargir Erasmus + en lien avec l'Allemagne
Les questions d'une possible entrée en apprentissage après 30 ans et du recours au micro-entreprenariat par les jeunes sortant de formation ont aussi été posées par la salle, tandis qu'un intervenant a proposé d'uniformiser la durée des formations à trois ans. Le sujet d'Erasmus + a enfin été évoqué, la ministre précisant que l'Allemagne voisine ferait « partie des premiers pays » avec qui un « module complet » serait expérimenté.
Pour mémoire, 35 % des apprentis en France suivent un cursus dans l'apprentissage, soit 100 000 personnes formées chaque année. Un objectif de 60 000 apprentis supplémentaires est fixé dans les quatre prochaines années au sein des 112 CFA du réseau des CMA.