Le ministère du Travail lance une campagne « virale » pour valoriser l'apprentissage
Par Estelle Durand - Le 24 avril 2018.
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a donné le coup d'envoi d'une campagne destinée à « changer de regard sur l'apprentissage », au Musée des arts et métiers à Paris, lundi 23 avril. Déclinée sur les réseaux sociaux, cette opération de communication s'appuie sur les témoignages d'une quarantaine de jeunes et d'anciens apprentis. Objectif : encourager d'autres jeunes à raconter leur histoire afin de « casser les idées reçues ».
Gahetry, Florentin, Killian, Joyce, Henri : ils ont choisi l'apprentissage pour devenir ingénieure en aéronautique, pâtissier, menuisier, assistante manager ou développeur web. Dans de courtes vidéos diffusées sur Internet, ils expliquent ce que ce choix leur apporte au quotidien : autonomie, confiance en soi, compréhension du monde de l'entreprise, envie d'apprendre davantage, entrée dans la vie active…
Ces témoignages sont au cœur de la campagne de valorisation de l'apprentissage « faite par les jeunes et pour les jeunes » lancée par la ministre du Travail, lundi 23 avril, au Musée des arts et métiers, à Paris. Objectif : démontrer que ce dispositif n'est pas réservé aux métiers manuels, qu'il est possible de préparer un diplôme de niveau bac + 5 par cette voie ou encore de reprendre la voie scolaire traditionnelle.
Susciter d'autres témoignages
Évoquant les idées reçues qui perdurent, Muriel Pénicaud a insisté sur le fait qu'il fallait « complètement changer de regard sur l'apprentissage ». Et selon elle, « ceux qui en parlent le mieux ce sont les apprentis et les anciens apprentis, stars ou inconnus, qui témoignent d'une réussite et d'une passion ». D'où le lancement de cette campagne « virale » baptisée « Avec l'apprentissage #DémarreTaStory . Cette opération mobilise de jeunes apprentis mais aussi des professionnels passés par cette voie tels que Guillaume Gomez, chef des cuisines de l'Élysée, Thierry Marx, chef étoilé, Vincent Thiébaut, député du Bas-Rhin ou Yves-Marie Le Bourdonnec, maître artisan boucher.
Ceux qui en parlent le mieux ce sont les apprentis et les anciens apprentis, stars ou inconnus, qui témoignent d'une réussite et d'une passion
L'opération de communication orchestrée par le ministère du Travail se décline sur les réseaux sociaux, dans les médias en ligne prisés par les jeunes (Minute Buzz et Topito) et via des partenariats avec des « youtubeurs » (Amixem et Pierre Croce). Afin que chacun puisse contribuer à « faire du buzz » et à « casser les codes » selon les termes de Muriel Pénicaud, le ministère du Travail a créé un kit permettant à tous ceux qui s'engagent dans ce dispositif — apprentis, employeurs, maîtres d'apprentissage, centre de formation d'apprentis, etc. — de créer leur vidéo et de les partager sur les réseaux sociaux sous la bannière « #DémarreTaStory ».
Pièce maîtresse de la réforme
Le lancement de cette campagne intervient alors que sera présenté en Conseil des ministres, vendredi 27 avril, le projet de loi « pour choisir son avenir professionnel », dans lequel « l'apprentissage est une pièce maîtresse », a rappelé Muriel Pénicaud. Le texte prévoit une vingtaine de mesures destinées à rendre le statut d'apprenti plus attractif, à encourager les entreprises à s'y engager, et à simplifier le système de financement. « À chaque fois qu'il y aura un jeune et une entreprise qui signent un contrat, il y aura un financement », a indiqué la ministre en évoquant le projet de passer d'un système de subvention des CFA à un mode de financement au contrat.
À chaque fois qu'il y aura un jeune et une entreprise qui signent un contrat, il y aura un financement
Toutes ces mesures visent à développer l'apprentissage qui constitue, selon le gouvernement, un tremplin vers l'emploi. 70 % des apprentis trouvent un emploi dans les sept mois qui suivent leur formation et près de 40 % créent leur entreprise après leur formation en apprentissage, a rappelé Muriel Pénicaud. En France, 7 % des jeunes de 16 à 25 ans sont formés ainsi contre 15 % dans les pays où le taux de chômage des jeunes est bas.