Gouvernance de la formation : « Il faut remettre un pilote dans l'avion » (Sylvain Maillard, député LREM)
Par Estelle Durand - Le 30 mars 2018.
Sylvain Maillard, député responsable de texte sur la formation professionnelle et l'apprentissage pour le groupe majoritaire LREM, était l'invité de la 4ème matinée de veille juridique organisée par Centre Inffo. À cette occasion, il a rappelé les enjeux de la réforme et évoqué la façon dont il souhaite enrichir le texte lors du débat parlementaire.
« Que chacun puisse construire son employabilité tout au long de sa vie ». Pour atteindre cet objectif, on doit revoir de fond en comble le système actuel. Cette transformation va permettre aux individus d'accéder plus facilement à la formation professionnelle. C'est pourquoi, la monétisation du compte personnel de formation (CPF), option qui n'a pas été retenue par les partenaires sociaux, est nécessaire aux yeux du député. Le fait que le CPF soit monétisé, et qu'un plus grande nombre de personnes y accède, fera émerger de nouvelles méthodes de formation.
« Il va falloir inventer la formation professionnelle qui correspond à ceux qui ne veulent pas retourner dans une salle de classe. »
Accompagner les TPE-PME
Sylvain Maillard juge le système actuel inégalitaire : « il forme très bien les cadres des grandes entreprises, mais les salariés des TPE-PME ont peu accès à la formation professionnelle ». En tant que dirigeant d'une petite entreprise, il estime qu'il faut simplifier le système. « Les Opca sont devenus des organismes d'ingénierie financière, on finit par en oublier pourquoi on forme ses salariés ». Les opérateurs de compétences amenés leur succéder doivent, selon lui, se concentrer sur leur valeur ajoutée : le suivi et l'accompagnement des TPE-PME.
Quant à la gouvernance, en tant que membre du Cnefop [ 1 ] Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles, le député estime le quadripartisme indispensable. « Il faut qu'on soit tous en responsabilité, mais il faut un pilote dans l'avion. » Sans préciser, qui sera aux manettes.
Qualité : un langage commun
Le député LREM de Paris s'inscrit aussi dans la logique de régulation de la qualité annoncée par Muriel Pénicaud. À ses yeux, un système calqué sur une norme telle que la certification ISO 9001 a l'avantage d'engager les organisations dans une démarche d'amélioration continue et d'instaurer un langage commun.
Pour autant Sylvain Maillard reconnaît que cela représente un investissement pour des organismes de formation de petite taille. « Nous sommes en train de réfléchir à la façon de les accompagner. Il ne faut pas que le coût d'entrée soit un frein ».
Faciliter la mise en œuvre
Député du groupe majoritaire, le député considère que son rôle est de soutenir le projet de la ministre du Travail. Ce qui n'exclut pas d'enrichir le texte. Formation des détenus, des personnes handicapées, des personnes travaillant à temps partiel, accès à la formation dans les territoires d'outre-mer : autant de sujets sur lesquels il compte apporter sa pierre à l'édifice. « Mon rôle c'est aussi de faire le service après vote. » Autrement dit : de « faciliter la mise en œuvre de la réforme » et d'évaluer ses effets. « Tout au long de mon mandat, je vais être sur le terrain pour identifier ce qu'il faut éventuellement modifier ou adapter. »
Notes
1. | ↑ | Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles |