La Fédération de la formation professionnelle propose l'éligibilité automatique pour le CPF co-construit avec l'entreprise
Par Catherine Trocquemé - Le 25 mai 2018.
Lors de sa première conférence de presse jeudi 24 mai, le nouveau Président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), Pierre Courbebaisse a présenté sa feuille de route, « la FFP ne change pas de ligne politique et se mobilise sur la réforme et sa mise en oeuvre ». Entouré de son bureau (Pierre Courbebaisse élu à la présidence de la FFP ), il a réaffirmé l'adhésion de la fédération à l'orientation générale du projet de loi sur la réforme. Très active au moment où débute le travail législatif, la FFP propose d'y ajouter trois mesures concrètes : une éligibilité automatique au CPF dans le cadre d'une co-construction avec l'entreprise ; le maintien de la période de professionnalisation pendant la période transitoire et la mise en place d'un crédit d'impôt en cas d'abondement personnel au CPF.
Intégrer l'entreprise
« Nous devons former 7 millions de personnes supplémentaires chaque année si nous voulons rattraper le niveau de l'OCDE. Pour cela, il est essentiel de favoriser l'accès au CPF », affirme Guillaume Huot, vice-président de la FFP et membre du directoire de la Cegos. Selon la fédération, la logique de l'individualisation poussée plus loin par le CPF monétisé ne peut, à elle seule, garantir une forte mobilisation.
La réforme de la formation professionnelle, recentrée sur les demandeurs d'emploi et les jeunes, pousse les entreprises à se repositionner. Peu bavard sur ce point, le projet de loi laisse le champ au dialogue social et supprime la période de professionnalisation. La FFP alerte sur cet « angle mort » et propose de dynamiser la co-construction : le CPF mobilisé par le salarié dans le cadre d'un accord d'entreprise, de branche ou d'un accord bilatéral devrait ainsi, selon la fédération, être automatiquement éligible sans être conditionné à une certification. Par ailleurs, la période de professionnalisation devrait être maintenue le temps que le nouveau dispositif du CPF se mette en place. Enfin, toujours dans l'idée de booster le compte personnel de formation et encourager les investissements personnels, la FFP relance sa proposition d'un crédit d'impôt.
Accélérer la digitalisation
Au delà de son implication dans la construction de la réforme en cours, la nouvelle gouvernance de la FFP compte contribuer activement aux évolutions des métiers de la formation. Elle s'engage ainsi à accompagner l'effort de digitalisation des organismes de formation. « Nous allons lancer une série d'actions ouvertes à tous les acteurs et pas seulement à nos adhérents », précise Pierre Courbebaisse. En pleine mutation, la formation explore de nouveaux modes d'apprentissage. L'innovation pédagogique encouragée par la réforme sera déterminante dans le développement des compétences et l'efficacité des dispositifs. La fédération veut participer activement à ce mouvement et développer ses partenariats avec les branches. Enfin, elle planchera, dès septembre prochain, sur les moyens de favoriser la formation et la mobilité professionnelle dans les trois fonctions publiques.