Le rapport annuel du médiateur de Pôle emploi s'interroge sur la monétisation du CPF
Par Nicolas Deguerry - Le 19 mars 2018.
Tout juste publié, le rapport annuel 2017 du médiateur national de Pôle emploi évoque les tenants et aboutissants d'une monétisation du compte personnel de formation (CPF).
La 9ème édition du rapport annuel du médiateur national de Pôle emploi, Jean-Louis Walter, consacre l'un de ses sous-chapitres à la formation des développeurs d'emploi. Parmi les « propositions de bon sens formulées pour faciliter la vie des candidats à la formation », le médiateur suggère d'autoriser la participation des demandeurs d'emploi au financement de leurs formations, lorsqu'ils en expriment le souhait. Problème : le dispositif d'aide individuelle à la formation (AIF) est aujourd'hui « un tout ou rien ». En effet, si le demandeur d'emploi peut financer l'intégralité de son projet de formation, il lui est en revanche refusé d'apporter le reste à charge lorsqu'il sollicite l'AIF et que celle-ci ne suffit pas à couvrir les coûts de son projet.
Droit de payer
En partie levé par la loi du 5 mars 2014 qui permet au demandeur de mobiliser son CPF et d'apporter lui-même l'éventuel abondement nécessaire, l'obstacle est cependant toujours d'actualité en raison d'un « point dur » lié à la faible monétisation du CPF, observe le rapport.
Car le médiateur le souligne, la monétisation, aujourd'hui limitée à 9 euros de l'heure, est dans bien des cas inférieure aux prises en charge des Opca. Surtout, elle s'avère insuffisante dès lors « que le coût pédagogique de la formation dépasse 9 euros de l'heure, ce qui est le cas le plus courant ». Compte tenu du coût élevé de nombre de formations, reste à savoir dans quelle mesure l'actuel projet de monétisation du CPF à hauteur d'environ 14 euros pourra régler le problème.
D'où la proposition du médiateur national d'autoriser, dans le cadre de l'AIF, le cofinancement par le stagiaire.