Marie Castro, vice-présidente en charge de la formation professionnelle, au sein de la Région Occitanie. © Boutonnet Laurent – Darnaud Antoine
L'Occitanie installe son comité régional pour l'emploi
Le lancement du Comité régional pour l'emploi (CRPE) Occitanie a été officialisé le 15 octobre par le préfet Pierre-André Durand et les vice-présidents de la région en charge de l'emploi et de la formation. Cette installation a été précédée d'expérimentations de préfiguration des futurs Comités locaux pour l'emploi à Saint-Gaudens, Castelsarrasin-Moissac et Carcassonne.
Par Catherine Stern - Le 04 novembre 2024.
« Un emploi pour tous grâce à un accompagnement socioprofessionnel renforcé des personnes qui en ont le plus besoin » : tel est l'objectif du nouveau Réseau pour l'emploi créé par la loi pour le plein emploi de décembre 2023 et précisé par un décret de juin 2024. Ce réseau coprésidé par l'État et la Région réunit les acteurs de l'accompagnement des personnes en recherche d'emploi et des entreprises autour d'une nouvelle gouvernance installée à chaque niveau territorial.
Définition et suivi au niveau régional
Selon Marie Castro, vice-présidente en charge de la formation professionnelle, « la strate régionale ne change pas vraiment avec toujours le Crefop (Comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles et en son sein le Comité régional pour l'emploi), échelon de référence pour la définition et le suivi des politiques d'emploi et de formation professionnelle, la sécurisation des parcours et des transitions professionnelles, en particulier pour les publics les plus éloignés du marché du travail, en lien avec les stratégies régionales ». La feuille de route du CRPE s'articulera autour de trois axes : en direction des entreprises, notamment les TPE-PME, des personnes en recherche d'emploi, et de la gouvernance locale du réseau pour l'emploi. Elle sera alimentée par les remontées des comités locaux et départementaux.
Échelon départemental : référence pour l'insertion
Deuxième strate : les Comités départementaux pour l'emploi (CDPE), coprésidés par le préfet et le président du département, mais aussi la Région dans le Lot et le Tarn-et-Garonne. « C'est l'échelon de déclinaison des politiques nationales et régionales et un échelon de référence pour la définition et le suivi des politiques d'insertion pour les publics les plus éloignés de l'emploi, notamment les bénéficiaires du RSA dont s'occupe le département », décrit la vice-présidente. Ils comprennent une commission dédiée à l'inclusion et à l'insertion par l'activité économique qui assure la cohérence avec d'autres dispositifs d'insertion.
37 échelons locaux, arrondissements ou bassins d'emploi
Dernière strate : les Comités locaux pour l'emploi (CLPE) présidés par les préfets et les représentants d'une ou plusieurs collectivités. « En Occitanie, la présidente a obtenu que tous les CLPE soient coprésidés par la Région, assure Marie Castro. Y siègeront des conseillers régionaux, des représentants des communes et des EPCI. C'est un échelon de déclinaison opérationnelle. L'intérêt est d'identifier des priorités d'actions à mettre en œuvre en réponse à la situation du marché du travail local. » Ces CLPE, découpés par arrondissements ou bassin d'emploi (37 prévus en Occitanie), seront installés d'ici décembre 2024. « Ce qui est intéressant dans la loi c'est que ces comités locaux vont venir remplacer de façon plus intégrée les différentes instances existantes qui coordonnaient déjà mais de façon dispersée selon les thématiques (emploi, formation, insertion, orientation) », affirme la vice-présidente.
Trois préfigurations des CLPE
Trois expérimentations préfigurant ces CLPE ont eu lieu depuis fin 2022 à Carcassonne (Aude), Castelsarrasin-Moissac (Tarn-et-Garonne), Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Élue de Tarn-et-Garonne, Marie Castro a participé à celui de Castelsarrasin-Moissac et cite l'exemple de l'entreprise Quercy réfrigération qui s'est plaint de ne plus avoir de salarié frigoriste formé : « Quand vous savez que nous sommes le premier département producteur français de pommes et le second de prunes et qu'il y a d'énormes besoins de stockage, c'est une réelle préoccupation pour le monde agricole ! Nous avons visité cette entreprise avec un comité technique et sommes en train de monter une formation spécifique avec l'Afpa », assure l'élue qui ne cache pas son inquiétude face aux baisses de budget du plan régional d'investissement dans les compétences (-35 % sur la période 2024-2027) et au programme d'austérité qui s'annonce.
Source : Le quotidien de la Formation, 30 octobre 2024